Bien-être au travail : réalité ou utopie ?

Bien-être au travail

Depuis quelques années, et plus particulièrement après la crise sanitaire de la covid-19, le bien-être au travail fait débat au sein de la direction des ressources humaines. Avec les cas de burn-out et d’épuisement professionnel recensés ces dernières années, le bilan est alarmant. De nombreuses entreprises sont aujourd’hui pointées du doigt pour leur manière d’appréhender les conditions de travail de ses collaborateurs. Si dans les pays occidentaux, divers changements sont entrepris pour améliorer la qualité de vie au travail, le Maroc et le Maghreb de manière générale ont encore une longue route à entreprendre pour réussir à changer la donne.Dans cet article, nous allons tenter d’expliquer les causes de l’épuisement mental des salariés, les solutions envisageables pour fournir de bonnes conditions de travail, garantir le bien-être des salariés et assurer, par la même occasion, la pérennité de l’entreprise.

Qu’est-ce que le bien-être au travail ?

Il n’y a pas de définition, à proprement parler, du bien-être au travail. Ce concept englobe diverses notions impliquant la santé physique et la santé mentale du salarié. Cela fait référence au degré de satisfaction et d’épanouissement que ressent le collaborateur durant l’exercice de son activité. Si certaines personnes font l’amalgame entre le bien-être au travail et la rémunération. Des études ont démontré qu’en France, les médecins, considérés comme élites de la société, souffrent d’un taux de su*cide trois fois plus élevé que la population générale. Cette étude montre que le facteur de l’argent n’est pas le fondement principal du mal-être au travail.

En réalité, le bien-être au travail englobe divers facteurs psychologiques et physiques. A commencer par les heures de travail, les conditions de travail, le rapport avec les supérieurs hiérarchiques ainsi que la charge de travail attribuée. Un environnement toxique ou un manque de reconnaissance peuvent impacter la santé mentale du collaborateur ainsi que son estime de soi.

Selon l’OMS, le bien-être au travail se définit par « un état d’esprit dynamique, caractérisé par une harmonie satisfaisante entre les aptitudes, les besoins et les aspirations du travailleur, d’une part, et les contraintes et les possibilités du milieu de travail, d’autre part ».

Les causes du mal-être au travail

Si certains dénoncent les conditions de travail comme premier facteur de mal-être au travail. Il existe diverses autres causes purement physiologiques. En effet, les femmes disent être plus touchées par le mal-être au travail. La cause principale réside dans le manque de flexibilité horaire et la charge mentale qui s’accompagne tout au long de la journée.

Par ailleurs, les causes de l’épuisement professionnel sont multiples, parmi lesquelles, on retrouve :

Une surcharge de travail

Celle-ci est souvent accompagnée d’une pression mentale qui favorise le burn-out ainsi que d’autres conséquences psychologiques lourdes (manque d’estime de soi, désespoir, perte de motivation, stress et anxiété).

L’absence de reconnaissance

Qu’elle soit financière ou non, le manque de reconnaissance peut créer un déséquilibre entre l’effort fourni et la récompense et entraîner la perte d’intérêt du collaborateur pour son travail.

Un environnement toxique

Il est important de conserver un rapport sain et un respect mutuel entre les différents acteurs de l’entreprise. Des supérieurs hiérarchiques toxiques et intimidants sont souvent la cause principale de démission et peuvent dégrader le travail des salariés. D’ailleurs, de nombreux employés se tournent aujourd’hui vers l’alternative du télétravail.

Le favoritisme

Le manque d’équité est un élément essentiel et peut résulter à un mal-être profond de la part des salariés. Cela peut prendre différentes formes notamment dans la rémunération, les préjugés ou le traitement moral.

L’importance de la sensibilisation sur le bien-être au travail

Malgré la montée exponentielle du taux de burn-out, de nombreuses entreprises décident de mettre en place une approche proactive afin de prévenir les risques d’épuisement mental et d’instaurer un espace de travail épanouissant pour les différents acteurs de l’entreprise. C’est dans ce cadre qu’on a observé la naissance d’un nouveau métier, le chief happiness officer ou responsable du bonheur. Ce professionnel est chargé d’assurer de bonnes conditions de travail afin d’améliorer le bien-être des salariés. D’autres entreprises ont pensé à mettre en place un espace de relaxation disposant d’outils de divertissement (baby-foot, billard) afin de permettre à l’employé de déstresser durant ses heures de travail.

Des solutions concrètes pour garantir le bien-être au travail

Si ces approches peuvent vraisemblablement améliorer les problèmes de santé des collaborateurs, elles ne constituent en aucun cas des solutions fiables sur le long terme. En effet, la meilleure manière d’améliorer les conditions de travail des salariés est d’abord de recueillir leurs feedbacks, leur donner la parole. Faire preuve de transparence, d’équité et de bienveillance est indispensable. L’empathie est aussi nécessaire dans le cadre professionnel et constitue une qualité fondamentale pour le manager et le chef d’entreprise. Si elle permet d’ouvrir le dialogue sur les problèmes psychologiques du collaborateur, elle peut aussi créer une certaine proximité entre l’employeur et l’employé.

La question du bien-être au travail est toujours d’actualité. Malgré les difficultés, de nombreux changements sont entrepris de la part des entreprises. Dans le cadre d’un meilleur équilibre entre vie pro/perso, différents pays, dont le Royaume-Uni sont passés à la semaine de 4 jours. Contrairement aux croyances, ce dispositif a permis à l’entreprise d’être plus organisée et à améliorer son rendement grâce à des salariés plus motivés et moins stressés. D’autre part, divers changements organisationnels sont entrepris dans diverses entreprises, notamment dans la gestion des horaires, les congés de paternité et de maternité ainsi que le congé menstruel mis en place par l’Espagne depuis quelques semaines. Face à ces changements, le Maghreb devra prendre des initiatives malgré un contexte social complexe (taux de chômage élevé etc.).