Reconnaissance facile : outil révolutionnaire ou véritable menace ?

Reconnaissance faciale

Depuis un peu plus d’une vingtaine d’années, la reconnaissance faciale était de l’ordre de la science-fiction. Aujourd’hui elle fait partie intégrante de notre quotidien à travers nos téléphones, nos tablettes et nos ordinateurs. Mais si le système de reconnaissance faciale a révolutionné le monde, il peut tout de même constituer un danger pour la protection des libertés individuelles. Pour comprendre l’essor de cette technologie innovante, il est indispensable de faire un bond en arrière pour voir ses prémices et comprendre les objectifs auxquels elle aspire.

Qu’est-ce que la reconnaissance faciale et dans quelle mesure peut-on la considérer comme une menace pour la société et la vie privée.  

Dans cet article, nous allons revenir sur la définition de la reconnaissance faciale, ses avantages, ses caractéristiques et les dangers sociaux qu’elle peut engendrer.

Qu’est-ce que la reconnaissance faciale ?

C’est une technologie basée sur l’intelligence artificielle permettant d’identifier la personne via une photo ou une vidéo en comparant ses traits de visage à travers une base de données. L’usage principal de la reconnaissance faciale est d’identifier la personne et ensuite de vérifier son identité. C’est aussi une technologie combinant les données biométriques, l’IA et le deep learning. L’objectif est de comparer et analyser le visage de la personne pour l’identifier. A ce jour, la reconnaissance faciale est une des technologies les plus innovantes avec un marché dépassant une valeur de 7,7 milliards de dollars en 2022.

Les débuts de la reconnaissance faciale.

Le premier à avoir introduit la reconnaissance faciale est le géant du net Facebook. En 2011, un service de reconnaissance faciale a été introduit dans le réseau social. Après de multiples critiques accusant la plateforme de nuire aux normes de protection de la vie privée, Facebook, sous la pression des associations européennes, a décidé d’abandonner le service un an après sa sortie au public.

C’est en 2015 que Zuckerberg donne une seconde chance à la reconnaissance faciale avec le projet DeepFace. Cette technologie a été développée dans l’objectif de reconnaître l’identité d’un individu via des millions de photos et ce quelque soit l’orientation de ces images. Ce système créé à partir d’un réseau de neurones artificiels a signé les débuts de la reconnaissance de visage.

C’est à partir de 2018 que la technologie a commencé à se développer et se démocratiser auprès du grand public.

Son utilisation

Le service de reconnaissance faciale est aujourd’hui utilisé dans divers domaines professionnels. Toutefois, la sécurité est le principal secteur d’application des systèmes de reconnaissance. La surveillance policière est également concernée par cette technologie permettant de faciliter les recherches d’identité moyennant des photos ou des vidéos.

Aujourd’hui, elle est accessible au grand public notamment pour l’accès aux applications portables, aux services en ligne, aux immeubles ou lors de l’enregistrement des services touristiques. Dans certains pays comme Séoul, la reconnaissance faciale est utilisée comme méthode de paiement dans l’espace public.

Comment fonctionne-t-elle ?

Pour reconnaître les traits du visage et identifier la personne, il faut avoir recours à un logiciel de reconnaissance faciale. Pour la conception de l’outil en question, la procédure requiert l’usage d’un dispositif de photographie digitale capable de créer et d’enregistrer la structure faciale biométrique. Contrairement aux autres solutions d’identification, la reconnaissance faciale repose sur des modèles mathématiques et dynamiques uniques. A ce jour, il s’agit d’un des moyens d’identification les plus pertinents. De plus, le challenge lié à cette technologie est de garantir des résultats en temps réel.

Concrètement, la technologie de reconnaissance faciale effectue la saisie d’une image provenant d’un appareil photo de manière bimensuelle ou tridi mensuelle. Elle effectue ensuite la comparaison des informations pertinentes dans une base de données. Durant ce processus, une analyse mathématique est effectuée ce qui ne laisse aucune place à une marge d’erreur et rend le processus quasi-précis.

Ses avantages

Malgré ses nombreuses controverses, la reconnaissance faciale est un des procédés technologiques les plus innovants du XXIème siècle. Hormis son côté pratique, elle offre de nombreux avantages notamment dans la sécurité. Tout comme les empreintes digitales ou la voix, les traits du visage sont uniques et quasi-inimitables. Une application de reconnaissance faciale est ainsi apte à fournir des résultats plus précis que toute autre solution d’identification.

Elle offre aussi un avantage de conformité. Cela est d’autant plus efficace pour la vérification d’identité à distance notamment pour les opérations à hauts risques comme les signatures de contrats ou l’ouverture de comptes bancaires. 

Ses limites

La technologie, dans son ensemble, est conçue pour améliorer la société et garantir l’évolution de l’Homme. Toutefois, une mauvaise utilisation peut conduire à des conséquences irréversibles notamment si elle tombe entre les mains de personnes mal intentionnées.

Les technologies de reconnaissance faciale ont depuis ces dernières années été sujet à débat. La principale préoccupation étant la protection des données et de la vie privée des individus. Malgré l’encadrement et la surveillance, l’usage de cette nouvelle technologie peut porter préjudice aux libertés individuelles. D’ailleurs, dans certains pays où les libertés sont bafouées, le recours à la reconnaissance faciale pour arrêter des personnes est assez courant.

Bien que acclamée pour servir en cas de fraude, la reconnaissance faciale peut présenter un inconvénient en cas de piratage. Malgré un risque d’erreur minime, il reste tout de même possible d’être victime d’une tentative de fraude par reconnaissance faciale.

La reconnaissance faciale : un sujet à débat

Nous avons souvent tendance à associer la technologie de reconnaissance faciale à un imaginaire inquiétant. A cheval entre la dystopie de George Orwell et un épisode de Black Mirror, la reconnaissance faciale fascine et inquiète à la fois. Aujourd’hui, cet outil numérique est bien plus présent dans nos vies et les nouvelles générations s’y sont naturellement acclimatées. Mais il est important de constater que la reconnaissance faciale utilisée à bon escient et contrôlée de manière éthique ne constitue pas un danger en soi. La menace demeure toutefois réelle dans son utilisation dans les espaces publics à l’insu des passants.

En France et partout dans le monde, il n’existe aucun cadre juridique quant à l’utilisation de la reconnaissance faciale et les industries n’hésitent pas à multiplier les expériences afin de générer plus de bénéfices.

De l’autre côté du globe, certaines villes comme San Francisco ont voté pour l’interdiction de l’utilisation d’outils de reconnaissance faciale dans les espaces publics. La Chine, pays surpeuplé, connu pour son régime politique totalitaire est pointé du doigt pour son utilisation de la reconnaissance faciale à des fins de surveillance et de contrôle de la société.

Les types d’identification biométrique

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, il existe différentes autres technologies élaborées avec l’identification biométrique. Il s’agit en fait d’un processus d’identification basé sur les traits du visage qui sont uniques et distinguables. Parmi les types d’identification les plus connues, nous retrouvons :

Les empreintes digitales

Les empreintes digitales sont uniques chez chaque individu et l’identification biométrique a permis de reconnaître l’identité de la personne en se basant sur ses empreintes. Cette prouesse a été efficace dans le secteur de la criminologie.

Correspondance ADN

La correspondance ADN est une technologie permettant d’analyser les segments de l’ADN pour le comparer à d’autres échantillons existants sur la base de données.

Reconnaissance oculaire

Cette technologie permet d’étudier les différents aspects de l’iris et des veines de la rétine pour identifier un individu. Tout comme les autres outils d’identification biométrique, la reconnaissance oculaire effectue l’analyse à travers une base de données.

Reconnaissance vocale

Tout comme son nom l’indique, la reconnaissance vocale permet d’analyser les caractéristiques qui distinguent la voix de la personne afin de l’identifier.

Reconnaissance de la géométrie de la main

Avec cette méthode, vous pouvez identifier la personne grâce aux caractéristiques géométriques de ses mains. Tout comme les autres solutions, la reconnaissance de la géométrie de la main capture une image de la silhouette de la main et la compare à une base de données.

Comme toute autre technologie, la reconnaissance faciale n’est pas un danger en soi. C’est plutôt son utilisation immorale qui peut la rendre menaçante pour la société et pour nos libertés individuelles. Utiliser l’intelligence artificielle pour le service des citoyens de manière éthique et respectueuse est une chose, mais si certaines technologies tombent entre de mauvaises mains les conséquences peuvent être dévastatrices. Il est dans ce cadre important d’encadrer juridiquement l’utilisation des outils d’intelligence artificielle et de limiter son utilisation dans les endroits publics afin de prévenir la surveillance de masse et ne pas porter atteinte à la vie privée.